mercredi 3 septembre 2008

Le culte du cargo

C'est le titre de ce blog. Le culte du cargo (sur lequel on pourra lire l'article sur Wikipédia, simple, accessible immédiatement, loin d'être parfait et par nature incertain, comme le savent bien ceux qui connaissent le fonctionnement de Wikipédia) est un concept que j'ai connu dans La société de consommation de Jean Baudrillard, un livre intéressant pour ce que j'en sais, c'est-à-dire pas grand chose.

Plutôt que de paraphraser ce que j'ai lu, je préfère citer :

Le statut miraculeux de la consommation.

Les indigènes mélanésiens étaient ravis par les avions qui passaient dans le ciel. Mais jamais ces objets ne descendaient vers eux. Les Blancs, eux, réussissaient à les capter. Et cela parce qu'ils disposaient au sol, sur certains espaces, d'objets semblables qui attiraient les avions volants. Sur quoi les indigènes se mirent à construire un simulacre d'avion avec des branches et des lianes, délimitèrent un terrain qu'ils éclairaient soigneusement de nuit et se mirent à attendre patiemment que les vrais avions s'y posent.

Sans taxer de primitivisme (et pourquoi pas ?) les chasseurs-collecteurs anthropoïdes errant de nos jours dans la jungle des villes, on pourrait voir là un apologue sur la société de consommation. Le miraculé de la consommation lui aussi met en place tout un dispositif d'objets simulacres, de signes caractéristiques du bonheur, et attend ensuite (désespérément, dirait un moraliste) que le bonheur se pose.

J'ai fait un rapprochement entre cette idée d'imitation des conditions de réalisation d'une chose, sans les comprendre, et le dispositif d'un blog qui démarre, ouvert au dialogue avec le lecteur (alors qu'il n'y en a pas), et à la publication successive de textes, classés par catégories (alors qu'il n'y a ni textes, ni catégories). C'est le genre de rapprochement qu'on fait souvent lorsqu'on lit, surtout quand on n'est pas très concentré, qu'on laisse l'esprit vagabonder. Ce n'est donc pas très sérieux ni fécond - la comparaison ne résiste pas longtemps à un examen raisonné, sauf à jouer avec les mots et dire un peu n'importe quoi - ce n'est pas non plus un "programme" ou un angle pour les prochains textes de ce blog... Mais quoi alors ?

Tous les autres titres étaient pris.
Il fallait bien choisir quelque chose.
Et les divagations incontrôlées lors de la lecture m'ont toujours plu, je rêve à leur sujet d'une profondeur mystérieuse, une profondeur qui dépasse un peu la raison qui les a commis.

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